2 novembre 2008
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Je ne suis pas celui qui reste à la maison,
Et l'arc-en-ciel qui passe derrière le moulin à vent,
Près du petit pont de bois, me donne envie,
En abeille gourmande, de butiner une fleur béante,
De rencontrer une belle endormie,
De me poser sur une tige,
De visiter un arbre à fruits,
De sucer le nectar de vignes enlacées,
Ou, qui sait, une offrande secrète,
Une fleur éclatée, un écrin à bijoux,
Qu'une belle amazone, bête à deux têtes,
Tigresse à l'aurore boréale,
M'offrira tel un arbre défendu...
Rêveur ardent, et tendre amant,
Je culbute ma barque en cette gorge profonde,
Pas question de prendre ses jambes à son cou,
De jouer à cache-cache,
Je me lance sur ce bateau ivre,
Rameur inexpérimenté, mais bon nageur,
Tel un acrobate sur une balançoire !
Néophyte certes, mais armé d'un compas,
Je suis le vol des mouettes,
Coeur qui cogne comme un marteau-piqueur,
Pilon incessant d'un cheval au galop,
Je longe l'alignement parfait des roseaux.
Cavalier à la barre, je perçois soudain la lune,
Coquillages, huîtres, crabes et grenouilles se sont tus,
Si le cerf en rut lance son brame,
Un noeud coulant s'est resserré sur tortues et pieuvres,
L'étreinte du panda est toujours silencieuse,
Tandis que loups, aigles, pies et chimpanzés braillent,
Le sphynx fait sa danse suspendue,
Le scorpion se cache sous la charrue,
Le charmeur de serpents a déserté...
Soudain, je tourne à l'équerre,
Arrive ma mystérieuse entrevue...
Indra est une vraie Déesse,
Ravissante comme un lotus,
Une étoile au firmament,
Fine comme une levrette,
Sublime telle Andromaque...
Je veux être son chat, son singe même !
Je virevolte tel un papillon,
Je lui fais la roue, on dirait un paon !
Herboriste nanti de ciseau et cuillères,
Je lui déracinerai ce bambou
Pour la séduire, pour être amants...
Allongée sur une chaise longue,
Ou une chaise à bascule, je ne sais plus,
L'angevine joue la courtisane...
En missionnaire, je lâcherai mon enclume,
Le tigre en moi se transformera en éléphant.
Indolent, sur un trépied chancelant,
Sur sa chaise magique, elle chante une berceuse,
Et, pour aiguiser mon âme d'artilleur,
M'ouvre ses secrets en grand écart !
Tape-cul, cheval renversé,
69, et plus encore, de désirs montent en moi...
Epicurien, brouette et sodomie bousculent mon esprit,
Aussi, pour que ce récit ne devienne pas pornographique,
Je repars, seul, avec mes idées de Kama Sutra.
(11/2008) © Régis Batrel
NB : chaque mot souligné est une position ou une union du Kama Sutra.