3 novembre 2008
1
03
/11
/novembre
/2008
18:06
Au temps de la mode romantique,
S'habiller faisait partie des priorités,
La Rochefoucauld et Balzac en devinrent les critiques,
Métaphore de l'individu, la mode y apparaît le reflet...
Au printemps, saison des Amours étincelants,
Ombrelles et sages crinolines dissimulent les pimpantes,
En été, profusion de volants, de ruches prometteuses,
Corsages décolletés déployés par les radieuses,
A l'automne, dès que le ciel fait grise mine,
Châles, lainages et pèlerines vêtissent les gamines,
Aux frimas de l'hiver, les belles, mortes de froid,
Se couvrent de manchons de renard ou de chinchilla.
Les élégantes veulent séduire et plaire à tout prix,
Elles passent de longues heures à se faire jolies,
Il leur faut une image gratifiante, une harmonie,
Une parfaite connivence, une certaine nostalgie...
Le miroir ne triche pas, ne se dérobe pas aux interrogations,
Faire le tour de soi-même, aller jusqu'au bout des illusions,
Tour à tour, objet de ravissement, si portrait flatteur,
D'angoisse, si premières rides en demeure.
Diète rigoureuse, air mélancolique, teint pâle,
Yeux cernés de bistre pour plaire aux mâles...
De turbans de mousseline en guirlandes de volubilis,
Sous un chapeau ou une capote, la coquette se glisse,
Casque, toque, casquette ou feutre,
Dans la rue, ses cheveux doivent être neutres.
Et pour briller d'un nouvel éclat,
Elle se doit d'arborer en apparat
Bijoux précieux, colliers de perles ou grenats...
Réticules brodés ou parsementés,
Eventail de prix, pour l'originalité.
Bottines en impérialine pour ses petits pieds,
Pour la pluie, en chevreau, au diable les ferrets,
Au beau temps, avec élastiques, en satin français.
L'escamoteur pourra conter sans difficulté
Que la romantique ainsi habillée
Rencontrera son fiancé
Qui, prestement, voudra l'épouser.
(11/2008) © Régis Batrel