4 novembre 2008
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En ce matin de printemps brumeux,
Je m'embarque avec un air langoureux
Vers l'un des plus grands archipels continentaux
Qui de 52 à marée haute, passe en basse à 365 îlots.
Visibles par temps clair du port de Granville,
Elles furent longtemps site de pirates et de contrebandiers en exil,
Repaire prisé de navigateurs-fraudeurs sur Grande île,
Paradis pavé de mauvaises intentions, ce jour futile...
S'il vous sied d'être à l'abri des regards indiscrets,
Dans la "Passe Beauchamp", vous devrez mouiller,
S'il vous plaît la Grande île visiter,
Le "Sound", chenal naturel, vous devrez emprunter.
Ici, pas de voiture, ni de vélo, utilisez vos pieds,
Sauvage et authentique, le site est classé.
Incroyable dentelle de granit posée,
Villas blanches, touffes d'ajoncs et genêts,
Une dizaine en hiver, l'été, 400 Chausiais...
Baptisées au sel des expressions populaires :
"Une bonne femme et trois grands-mères"
Ou "une pucelle et un dormeur",
Les îles sont balayées par le Gulf Stream et sa tiédeur.
En ses eaux pures, brassées par des courants violents,
Abondent homards, bouquets, bars et mulets,
Et dans le ciel enfin dévoilé, goélands argentés,
Sternes pierragins, mouettes rieuses et grands cormorans
Survolent les doris à peine accostés,
En quête de poissons, coquillages et crustacés.
Si Marin Marie, écrivain et peintre renommé,
En ces îles aimait résider
Etait-ce pour y tutoyer pingouins et dauphins
Ou pour s'étendre sur les plages de sable blanc et fin ?
Nul doute qu'arroches, livèches et mercuriales
Ont inspiré son art pictural !
A moins que ce Peintre de Marine ne devint loufoque
De cet Eden minéral et du bal des phoques...
Aujourd'hui, pas d'embruns iodés, la mer est d'huile,
Elevages de moules et d'huîtres peuvent être tranquilles.
Les touristes, nombreux, le sol vont piétiner,
De toutes ces splendeurs vont s'émerveiller,
De cet air pur vont se vivifier,
Et cet environnement exceptionnel, le respecter.
(11/2008) © Régis Batrel
Photos : Régis Batrel