De l'ombre jaillit une lumière,
Le Paradis a rayé ta vie austère ;
Déjà mortes, les feurs éclosent,
Toute fanée, tu renais en rose.
Ton univers torturé, sans liesse,
Se mut en Amour et tendresse ;
Ton parcours, en somme, banal,
D'un coup, s'imprime en gai journal.
Insouciante, tu ne t'occupes plus de rien,
En échange, ton argent et tes biens ;
Tu es si fragile, si paumée,
Elle te protège, elle va t'aider.
Ceux qui ne te comprennent sont ignares,
Il faudra les quitter, tôt ou tard ;
Ceux qui ne croient aux sciences occultes
Ont un cerveau bien trop inculte !
Tu feras ce qu'on te dit sans discuter,
Belles paroles, tu as gobées ;
L'orateur, le maître spirituel,
Renforcera ta conviction obsessionnelle.
Si on te demande de t'abandonner,
C'est pour ton bien, et celui de la communauté ;
Ton cerveau, on va manipuler,
Du gourou, tu seras la prostituée.
Prise dans la toile de la Secte,
Femme devenue insecte,
Tu n'as plus qu'à espérer
Que tes proches vont se révolter.
(11/2008) © Régis Batrel