Jeu Mystério organisé par Enriqueta link
Principe : La Poste vous envoit une lettre datant de plus de 10 ans (à vous d'inventer le nombre d'années). De qui émane-t-elle ? Cette personne est-elle encore vivante ? Fait-elle encore partie de votre vie ? Que vous dit-elle ?
Cette lettre bouleverse votre vie actuelle. Inventez cette histoire, qui doit s'inspirer de votre vie.
La lettre de Serge
Serge Boullier
Avenue des Songes
EDENLAND
Bonjour mon très cher Ami,
J'imagine déjà ta surprise, la tête que tu fais, et ton émoi à la lecture de cette lettre...
Il y a si longtemps que nous n'avons pas ri, joué à la batterie et à la guitare électrique. Nos délires de frangins me manquent terriblement...
J'ai toujours suivi ton parcours, et particulièrement la première année de mon départ à EdenLand.
Tu m'as troublé de m'aimer autant, toi le 100 % hétéro, toi mon poteau, toi mon frère de coeur. Tu m'as fait peur aussi de vouloir me rejoindre à plusieurs reprises...
Je te certifie que je ne t'en veux pas ! Je sais que tu ne voulais pas mon trépas, et ce soir là, nous étions encore une fois si complices... et rappelle-toi mon Ami, j'ai insisté pour qu'on aille leur casser la gueule à ces deux cons ! C'est le destin mon frère... tu t'es endormi, je dormais déjà, ce virage nous a été fatal... mais je suis parti en dansant avec ces tonneaux... Et mon coeur s'est arrêté dans tes bras, c'est beau, non ? Eh oui, tu vois, j'ai toujours cet humour "décalé" qui nous plaît tant...
N'en veux pas à mes parents non plus ! Ils ont été influencés par mon frère (le sanguin) qui a toujours été jaloux des autres... Ils t'aimaient autant que moi tu sais, rappelle-toi encore : ils te l'ont dit le lendemain de mon départ sur ton lit d'hôpital...
Ton baiser sur le front dans mon cercueil m'a réchauffé le coeur, et je suis parti en toute sérénité vers mon nouvel univers... J'aurais aimé te parler, te serrer dans les bras, ou faire les cons comme avant, se la jouer "stars musicales", ou champions de judo...
Comme tu es tombé bas pendant une longue année mon frère... SDF, sans le sou, à récupérer des mégots pour rouler des clopes, avec une foldingue, à ne cotoyer que des délinquants, des gens sans intérêt... mais j'aurais sans doute sombrer comme toi, car tu étais (et es toujours) mon frère de coeur mon cher Régis...
Le soir où tu m'as appelé, que tu as senti cette sensation de présence, ce frôlement sur le drap... c'était moi ! Je voulais que tu saches que j'étais là, près de toi, à te suivre, à t'écouter... et je ferai tout pour te guider, te protéger...
Puis, on t'a donné le déclic ! Tu t'es battu comme un Dieu ! Et en peu de temps, tu avais rencontré la mère de ton fils, créer ton propre job, tu t'es acheté la dernière Mercedes flambant neuve avec le premier téléphone "portable" (le fameux Radiocom 2000 ! lol)... Il n'avait que le nom de portable ! Et ton fils est né... j'étais là ! Comme il était (et est toujours) beau ! Je te vois encore, si ému, si fier, si... moi, si j'avais eu la chance d'en avoir un... Ce jour là, je l'ai adopté comme le mien... Je sais que tu es d'accord... On a partagé tant de choses, tant d'émotions...
Je t'ai vu aussi le jour où tu es venu te recueillir sur ma stèle... Je sais pourquoi tu as attendu tant d'années avant de venir... Peur de croiser mes parents qui habitent juste à côté, crainte d'être trop ému, et toujours ton sentiment de culpabilité (qu'on t'a bien ancré lors du jugement !)... J'ai entendu ton repentir, tes mots d'Amour, d'Amitié... ce jour là, et tous les autres de ta vie... Je sais aussi que chaque 13 mai (et surtout, si c'est un vendredi), tu as une pensée particulière, nostalgique, pour moi, et je sais que tu ne m'oublies jamais... Rassure-toi, à chaque fois que tu me parles, je t'entends ! En ce moment même où tu lis cette lettre, je suis là, au-dessus...
Je suis entouré d'autres personnes que tu as beaucoup aimées : Cédric, ce petit jeune de 20 ans, rongé par la "Star machiavélique" que tu décris ; Nicole, jolie femme, détruite aussi par cette même "star" ; Jean-Luc, ton beau-frère, lâchement poignardé dans le dos ; Claudie, arrivée récemment dans notre Royaume...
Chacune et chacun a souhaité te transmettre un petit message, voici leurs écrits :
- Salut Régis, c'est Cédric. Tu vois ici, je suis en paix, j'écoute les Doors, et Saint Pierre m'a permis de faire le fou avec une coccinelle ! Génial, non ? Merci pour ton soutien pendant mon année de souffrance ; comme maman, tu m'as fait espérer jusqu'au bout, et je suis parti, serein, vers la Lumière, avec une dose massive de morphine... trop cool ! Dommage que maman n'ait pas reconnu ton investissement... je pense qu'elle a été influencée par son second mari... Ne lui en veux pas ! Merci aussi pour ce poème que tu m'as dédié, et que tu as le courage de lire devant la foule nombreuse présente à mon inhumation... Comme Serge, mon Ami, je veille sur toi... Si je ne suis pas pressé de te retrouver ici, je te promets que lorsque ton heure sera venue, on se fera une fête du tonnerre ! Bye, bye cher Ami...
- Bonjour Régis, c'est Nicole. Que de hauts et bas dans ta vie ! Je regrette de n'avoir garder le contact avec toi avant de partir. Mais j'avais beaucoup de mal ! Notre histoire d'Amour d'une année m'avait tellement plu, que mon coeur a toujours eu du mal à s'en remettre... J'ai vu que tu avais revu ma fille Caro à différentes reprises, j'en suis ravie ! Vous parlez de moi avec une telle tendresse, j'en suis toute émue... Je t'ai vu venir te recueillir sur ma pierre tombale après mon inhumation, tes mots tendres et tes regrets me sont parvenus : merci... Je te souhaite tout le bonheur du monde, et, quand tu nous rejoindras, je parfumerai mon cou de "Calèche" d'Hermès, ce parfum que tu aimes, et que tu m'as offert plusieurs fois... et ma nuque est toujours couverte de tes carrés Hermès... A bientôt, mais pas trop vite, profite au maximum des personnes que tu aimes. Plein de tendres baisers.
- Salut le beau-frère, c'est Jean-Luc. Tu t'es vachement assagi côté fêtes et alcools ! Je suis scié... Contrairement à moi, tu as trouvé le chemin de la Sagesse, bravo ! Je suis hyper content que tu aimes tant ma petite fille Vanessa... je regrette de ne pas lui avoir montré autant d'Amour, et d'avoir fait le con avec ta soeur... mais on ne peut revenir en arrière ! J'ai remarqué que tu pensais à moi chaque fois que tu écoutes "je suis venir te dire que je m'en vais" de Gainsbourg ! Mais tu connais ma pudeur au niveau des sentiments... Alors mec, t'inquiète pas pour moi, ici, j'écoute Madonna chaque jour, et, bien sûr, je suis chaque championnat de Formule 1 ! Te presse pas, mais quand tu viendras dans notre Monde, on se fera une fiesta mémorable, comme dans l'temps ! ok ? Bises à ma Nine et à la Benne...
- Bonjour Régis, c'est Claudie. Dis donc, tes potes ici, c'est des flèches ! lol Mais, bon, ça m'étonne pas... Ben, tu vois, moi, j'ai pété les plombs, et cette fois, définitivement ! lol Quand tu disais que j'étais "fofolle", tu vois, là, hémorragie cérébrale... J'ai été très touchée que tu viennes à mon inhumation. Deux ans sans se voir, et le jour ultime, tu es là ! Toujours présent quand on a besoin de toi ! Sacré phénomène... C'est sans doute pour ça que je t'ai aimé, va savoir ! Je t'ai vu me regarder à l'enterrement, et j'ai lu dans tes pensées : mon Dieu, tout le bien que tu penses de moi ! J'en suis encore toute émue... Je connais ta sincérité, et je comprends ta colère au cimetière à propos des absents ! Mais il faut pardonner tu sais... Et ici, tu verras, le plus tard possible, on s'éclate ! Serge joue de la guitare à merveille, et moi, tu m'connais, je danse comme une folle ! Je saute du coq à l'âne, comme toujours, je voulais te remercier de l'intérêt que tu portes pour l'avenir de mon fils chéri... seul(e)s les vrai(e)s ami(e)s y pensent, dont tes soeurs. Merci à vous tous, je vous aime... Ton petit-fils est très beau, dommage que je n'ai pu le bisouiller : tu le feras pour moi, ok ? A très tard fidèle bien-aimé...
Tu vois mon Frère, c'est pas difficile du tout pour nous ici ! Et, bien évidemment, tes ami(e)s sur Terre sont aujourd'hui les mien(ne)s ici !
Je ne sais quand cette lettre arrivera sur Terre, car j'ai remarqué que La Poste égarait toujours des courriers, mais sache que j'ai un énorme pouvoir, c'est de la modifier jusqu'à son ouverture !
Pour que tu me crois, je peux te préciser qu'aujourd'hui, 30 décembre 2008, tu viens de la décacheter, et que tu es très ému, là, devant ton blog, à la recopier, pour participer à ce jeu d'écriture...
Mon frère, je te quitte ici sur papier, mais suis déjà près de toi... Nos ami(e)s commun(e)s t'envoient leurs plus tendres pensées, et s'associent à ma protection, pour toi, et les êtres qui te sont chers.
Longue vie sur Terre mon poteau, et profite bien... demain est un autre jour, et le jour où le désespoir te gagne, pense à nous qui n'avons pas la chance de vivre près de nos proches ! La Lumière est devant, la lueur est là-haut, les Etoiles sont tes amies qui te soutiennent et te protègent.
Au plus tard possible mon frérot...
Serge Boullier.
Pour ton info : lettre postée en 1983, le lendemain de mon départ vers les Cieux.