5 novembre 2009
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Ce vendredi treize, lune pleine, dominante,
Mon cocher passera te prendre en ton antre ;
Dans ma calèche, sucreries et fruits à volonté,
Vers mon château, confortable, elle saura te guider...
Ne crains pas les loups, sur ce boueux sentier,
Ni les chauves-souris, ni les renards, ni les effraies ;
Je suis le voïvode de ce paysage traversé,
Et j'ai hâte que la noirceur laisse place à ta pureté...
Je te réserve une radieuse destinée immortelle,
Je suis cynique, mais aussi raffiné que cruel ;
Je planterai avec finesse mes crocs dans ton cou,
Tu t'évanouiras, te soumettras à ton Prince à genoux...
Ni ail, ni hostie, ni eau bénite, tu prendras,
Tout homme, ensuite, à tes charmes, cèdera ;
Je rajeunirai, encore, de ton élixir vermeil,
Ma force décuplera, je ferai mille merveilles...
Je suis un damné, avec des pouvoirs surnaturels,
Je dois toujours tuer, c'est mon devoir sempiternel ;
Je me repaîs du sang savoureux des vivants,
Avec toi, nous serons, enfin, deux, à être morts-vivants...
Des ténèbres, j'aimerais que tu sois ma Comtesse,
Dans notre comté, tu apporterais l'allégresse ;
Sur mon cercueil, point de rose sauvage séchée,
Ni de crucifix, de pieu, et encore moins de bénitier...
Aucun miroir, en ce lieu, pour reflèter ta beauté,
Tu seras invisible, et, comme moi, réprouvée ;
Viens vivre le plaisir de l'Enfer des morts,
T'as vu cette Société ? Aurais-tu quelques remords ?
Allons danser sur le plancher des sorcières,
Sous ma cape noire, se cachent des mystères ;
Mais que tes charmes ne me retiennent toute la nuit,
Car, au chant du coq, pour nous, ce serait éternellement fini !
(11/2009) © Régis Batrel