Son borsalino cachait ses yeux malicieux ;
Fière d'arborer ce côté mystérieux,
Elle le réajustait de ses doigts de pianiste,
Désireuse que l'intrigue coquine persiste...
Elle se sentait observée, elle aimait en jouer,
Mais son sourire charmeur la trahissait ;
Son élégance naturelle le perturbait,
Ce jeu voluptueux la faisait jubiler...
La femme au chapeau changeait d'aspect,
Un jour sans fard, un autre maquillée ;
La femme au chapeau modifiait son allure,
Un jour très pulpeuse, un autre nature...
Elle savait que, cet homme, elle troublait,
Elle se plaisait même, maligne, à le déstabiliser ;
Ses amies, pour lui plaire, furent ses complices,
Se coiffèrent d'un chapeau, pleines de malices...
L'homme ne savait plus à quel chapeau se vouer,
Elles affichaient toutes tant de sensualité ;
A chaque coin de rue, les chapeaux, il guettait,
Dans l'espoir inavoué, de l'inconnue, s'approcher...
La Belle eut peur, trop insistante, de le décourager,
Elle releva alors le chapeau, révèla ses secrets ;
Ses yeux magnifiques éblouirent son esprit,
Il lui fit la cour, l'épousa, et l'aima toute sa vie.
(06/2010) © Régis Batrel