Un dimanche après-midi d'été, plus de vingt degrés,
Une robe courte et légère, elle décide d'enfiler,
Sans dessous dessous, pas de traces, confort exigé,
Pouponnée, coiffée, parfumée, rasée de près...
Au volant, pas de clim', plus de trente degrés,
Le soleil, coquin et torride, de son corps, s'est emparé ;
Il parcourt ses cuisses, légèrement écartées,
Plonge sur son Mont, inconsciemment dévoilé...
Des perles d'émois jaillissent en sa vallée,
Râ la caresse, impudique, avec volupté ;
Elle sent le velours de ses rayons experts,
Elle s'abandonne, soumise, au tendre tortionnaire...
La moiteur de ce jeu lui colle à la peau,
Le tissu épouse son pulpeux corps beau ;
Ses tétons trahissent sa grande satisfaction,
Le maître du feu redouble alors d'attentions...
N'en pouvant plus de cette oppressante séparation,
Elle souhaite l'affronter, dehors, sans compromission ;
Elle descend de voiture, marche avec son improbable amant,
Se déhanche, féline, expose ses atours charmants...
Le vent, malin, observant la Déesse,
Soulève sa robe, et lui caresse les fesses ;
La Belle, pudique, rabat l'étoffe de satin,
Tout en appréciant ce bienfaiteur viol aérien...
A maintes reprises, il glisse sa main,
Elle se rebelle, puis se joue du mutin ;
Son souffle malicieux la rafraîchit agréablement,
Ses doigts agiles la pénètrent si goûlument...
Ses deux complices volent son intimité,
S'ils ne cessent prestement, elle va exploser ;
Mais l'astre brûlant part baiser un nuage,
Le ciel se grise, le temps se prépare à l'orage...
Jupiter, de ses éclairs, la voûte, éclaire,
De cette naïade, il espère percer les mystères ;
Il déverse sur elle ses pluies torrentielles,
Il veut voir sa silhouette, ses contours sensuels...
La Sirène s'inonde d'immenses plaisirs,
Sa robe se presse de tant d'humides désirs ;
Sa nudité, ainsi, à peine dissimulée,
Révèle, en elle, des fantasmes, jusque-là, inavoués...
Les gouttes embrassent chaque parcelle,
Ses seins se gonflent de ces gentils duels ;
Un homme s'approche, avec un parapluie,
Lui suggère, d'une voix tremblante, de la mettre à l'abri...
Elle accepte volontiers d'être raccompagnée,
De son regard, elle se sent déshabillée ;
Il observe sa poitrine fièrement dressée,
Elle perçoit son phallus, à l'action, prêt...
Elle jubile d'être si désirable, et tant désirée,
Mais les éléments se sont, aujourd'hui, assez déchaînés ;
Innocemment, écrin velouté offert quand elle s'assied,
Elle le remercie, satisfaite de longtemps le faire rêver.
(05/2010) © Régis Batrel