18 janvier 2010
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J'me suis, c'matin, réveillé, solitaire,
Tout entortillé dans mon drap rectangulaire ;
Je n'savais plus si j'étais encore propriétaire,
Ou, seulement, de mon esprit, locataire...
Comme une impression d'êt'e couvert d'un suaire,
Mal au dos, à la tête, à l'oeil, et à une molaire ;
N'est-il pas majeur qu'à l'index, soit mis à l'annulaire
L'alliance que devrait porter ma jolie secrétaire ?
Certes, je n'suis ni sectaire, ni vicaire,
Mais ces troubles m'semblaient peu ordinaires ;
Devrais-je, si tôt, relire Voltaire ou Baudelaire ?
J'suis loufoque depuis mon régime alimentaire...
Au début, je m'suis senti fort comme un corsaire,
Ces kilos en trop, j'allais, avec autorité, les faire taire ;
Non pour êt'e populaire, ou pour à quiconque plaire,
Mais pour, selon mon toubib, un équilibre de vie salutaire...
Or, je m'éveille dans cette étoffe mortuaire,
Je confonds culinaire et littéraire ;
J'ai beau braire, des efforts faire,
J'n'affiche que des attitudes débonnaires...
J'me gratte l'oreille de mon gauche auriculaire,
J'me dis, qu'aujourd'hui, je n'serai exemplaire ;
Au risque de vous déplaire, j'serai libertaire,
Et je resterai pensionnaire de mon doux repaire.
(01/2010) © Régis Batrel