Il s'extirpe de son noir tombeau,
Revêt, désabusé, ses tristes oripeaux ;
Il se relève de sa couche capitonnée,
Observe famille et amis attristés...
Il compte à rebours sa maladie,
Se bat, se débat de ce corps pourri ;
Il accepte les tortionnaires rayons,
Se dit que la vie est belle, dans le fond...
Il voyage à travers le Monde,
Gerbe sur cette pauvreté immonde ;
Il avale beautés et merveilles,
Se prélasse sur les plages au soleil...
Il jouit de sa retraite attendue,
Elimine stress et compte-rendus ;
Il réalise de beaux chiffres d'affaire,
Connait la dureté du monde des affaires...
Il conseille enfant et petits-enfants,
Assure leur confort, détruit leurs tourments ;
Il s'émeut de la naissance de son fils,
A, dans l'écrou maternel, inséré sa vis...
Il adore sa femme chaque jour,
S'enivre de ses splendides atours ;
Il flashe sur une jeune fille en fleur,
Souhaite que s'unissent leurs deux coeurs...
Il fait la fête avec ses copains,
Abuse d'alcool, de filles, et de joints ;
Il inquiète sa douce maman poule,
Fait osciller ses notes comme la houle...
Il s'intéresse aux choses de la vie,
Se questionne sur la présence des ovnis ;
Il écoute avec attention l'instituteur,
Découvre, des gamines, séduction et pudeur...
Il éclaire de joie ses parents,
Perce, avec cris, ses premières dents ;
Il pleure d'une claque sur les fesses,
Croyait à un univers de tendresse...
Il se love dans un liquide sécurisant,
Entend la voix douce de sa maman ;
Il se forme, oeuf d'un grand Amour,
Crée l'union de deux êtres pour toujours.
Il sait que s'épuisent ses ressources,
Exténué, il fait un retour à la source ;
Il conclut que la Vie est un vrai cadeau,
Et que la Faucheuse n'est qu'une vieille peau !
(08/2010) © Régis Batrel