Invité à un bal masqué libertin,
Il songe à de fous jeux coquins ;
Il a fui, pour un soir, son amoureuse,
Elle n'apprécierait ces scènes graveleuses...
Derrière son loup, il mate les Déesses,
Touche les seins, saisit des fesses ;
L'un d'elles dégage tant d'élégance
Qu'elle devient le jouet de toute l'assistance...
Il se rapproche pour sa part du gâteau,
Mais trois mâles lustrent déjà le bateau ;
Sous la houle, la Belle se déchaîne,
Abordée, elle s'abandonne sans haine...
Une barque esseulée lui hisse le pavillon,
Il se laisse astiquer, admirant le papillon ;
Les marins se succèdent sur la masquée,
Il rêve, par elle, de se faire embarquer...
Quand son tour arrive pour, le pont, cirer,
Il remarque, sur son sein, un grain de beauté ;
Ses fesses endiablées sont si malmenées
Que son masque en dentelle vient de tomber...
Il constate avec stupeur que la belle égérie
N'est autre que celle que le jour il chérit ;
Il est sous le couperet de la vengeresse masquée
Qui était excédée d'être humiliée et trompée.
(07/2010) © Régis Batrel