Quand on s'prend un coup d'bambou,

Pas toujours aisé d'accuser l'coup ;

Mais quand est passé l'coup d'folie,

On gagne à tous les coups, lie partie...

Si on s'pique un coup d'gueule, énervé,

Suite à un coup d'vache ou à un coup fourré,

Coûte que coûte, tenir le coup, faut essayer,

On n'peut, des coups, toujours distribuer...

Même si on dit qu'tous les coups sont permis,

Faut-il rendre coup pour coup, ou à demi ?

Certains diront qu'ça vaut pas l'coup,

D'autres, qu'il faut frapper un grand coup...

Heureusement, y a aussi des coups d'coeur,

Des coups d'foudre, des coups d'oeil, du bonheur ;

Si on a l'coup d'pot, ça peut finir en coup d'reins,

Mais ça devient un mauvais coup, si on tire comme un lapin...

Si on excuse un coup d'pompe, un coup d'barre,

On n'pardonne jamais un coup d'Trafalgar ;

Dans c'cas, l'coup d'sang déclenche un coup d'tonnerre,

Et, sauf coup d'génie, ou coup d'grâce, c'est la galère...

Tout à coup, sans coup férir, on s'prend un coup d'vieux,

Tout ressemble à un coup d'épée dans l'eau : pas merveilleux ;

Si on discute l'coup avec un coup dans l'nez,

En trois coups d'cuiller à pot, on s'retrouve grillé...

Rien ne sert d'faire des coups d'éclat fantastiques,

Pas d'coup d'fouet sans coup d'baguette magique ;

Pour éviter d'recevoir l'coup du père François,

Passe un coup d'fil, et dit qu'tu restes chez toi !

(08/2010) © Régis Batrel

J'voudrais pas être l'dindon d'la farce,

Mais quand ma dinde s'fait fourrer d'marrons,

N'croyez pas qu'elle glousse comme une garce,

Elle a pas d'mandé à s'faire bourrer l'croupion !

J'voudrais pas être l'pigeon d'l'histoire,

Mais quand on m'saucissonne d'lardons,

N'croyez pas qu'c'est si jubilatoire

D'rôtir avec des p'tits pois près du fion !

J'voudrais pas être l'canard d'la mare,

Mais quand on n'cesse de m'clouer l'bec,

N'croyez pas qu'en plus j'en ai pas marre

D'ces rondelles d'oranges qui m'débectent !

J'voudrais pas être l'oie qu'on gave,

Mais quand on m'bousille l'gosier et l'foie,

N'croyez pas qu'c'est le maïs qui m'gave,

Mais les hommes, dont j'n'ai plus la foi !

J'voudrais  pas être l'coq d'la basse-cour,

Mais quand on m'noie dans l'vin,

N'croyez pas qu'à mes poulettes j'fais la cour,

J'passe du fumier à l'alcool : trop divin !

J'voudrais pas être l'lapin qu'on dépouille,

Mais quand la moutarde m'monte au nez,

N'croyez pas que quand, à l'air, j'ai les couilles,

J'apprécie qu'ma tête et mes cuisses soient sucées !

J'voudrais pas être la poule dans l'pot,

Mais à poil, sans plumes, dans l'bouillon,

N'croyez pas qu'j'serre pas les ergots,

Ainsi, dans l'eau, ne seriez-vous pas aussi couillon ?

(08/2010) © Régis Batrel

Dans la vie, on peut descendre très bas,

On vise le haut, quand on est en bas ;

On joue au yo-yo, de haut en bas,

Comme on lit son destin, de haut en bas...

Quand on réside en bas, on ne peut que monter haut,

Et, d'en bas, pour voir des bas, il faut toiser haut ;

Les mi-bas ne sont ni beaux, ni hauts,

Alors que les longs bas nous font espérer plus haut...

Ceux d'en haut comprennent pas ceux d'en bas,

Et ceux de là-haut sont enviés par ceux d'en bas ;

N'est-ce pas pour cela que blesse le bât ?

Certains ont tout, d'autres portent le bât...

Chacun garde sa place : les hauts en haut, les bas en bas,

Verriez-vous deux polos à la place de vos résille bas ?

Alors, il faut mettre les armes bas,

Prendre de la hauteur, et mettre bas.

(06/2010) © Régis Batrel

Avez-vous déjà vu deux aimants s'aimant ?

Deux opposés, plus et moins, amants s'attirant ;

Avez-vous remarqué leur flux magnétique ?

Si collés, si serrés, si romantiques...

Avez-vous observé la danse de la salière ?

Assaisonne, puis se colle à la poivrière ;

Elle s'affiche, immaculée, en mariée,

De gris ou noir, souhaite s'acoquiner...

Avez-vous délecté l'huile savoureuse ?

Jaune, verte, de tournesol, d'olive... si goûteuse ;

Elle se plait à se mêler au Sieur vinaigre,

De framboises, balsamic, elle adoucit son parfum aigre...

Avez-vous remarqué l'assemblage des opposés ?

Qui, bien dosé, crée l'alchimie désirée ;

Grasse et acétique, ou, épice et cristallin,

Les inverses peuvent fonder le plus bel écrin.

(05/2010) © Régis Batrel

Viens avec moi sautiller à la marelle,

En équilibre, je t'emmènerai au septième ciel ;

A moins que tu ne veuilles taquiner les boules,

Tirer, pointer, apprécier la douce houle ?

Veux-tu que, de mon stéthoscope, je t'ausculte,

Que je fasse de tes envies mon ultime culte ?

Sauf si tu préfères me chevaucher en indienne,

Qu'à cru, sur mon totem, fée tu deviennes...

Souhaites-tu, de ma matraque, être voleuse,

Gendarme ficelé, complicité prometteuse ?

Crois-tu que, de tes charmes, tu vas pomper

Mes hôtels, maisons, gares, et billets ?

Sur le damier noir et blanc, tu vogueras en Reine,

Cavaliers, tours, fous, déclencheront ma haine ;

Penses-tu devenir un jour ma Dame de Coeur ?

Sans excuse, ni atout, inévitablement, la partie meurt !

Si tu acceptes de rentrer à l'écurie demain,

Cesses de te faire sauter par un tas de bourrins !

Avec toi, je veux bien jouer à tous les jeux,

Tant que notre Amour n'est pas remis en jeu...

(04/2010) © Régis Batrel