gourmandises - Abeilles50

13 octobre 2009 2 13 /10 /octobre /2009 07:56

Femme friandises

Il a fondu, Shamallow, dans ses yeux Amande,
Réglisse, ses sourcils, comme l'arc qui bande,
Fraise Tagada, ses lèvres, l'ont enivré,
Miel, ses cils, avec qui il a papillonné...

Truffe, son nez, qu'il a taquiné,
Pralines, ses seins, il s'est délecté,
Noisettes, ses tétons, qu'il a tant sucés,
Cachou, son nombril, pour se reposer...

Twix, ses doigts, doux et expérimentés,
De son Carambar, se sont bien amusés,
Mistral Gagnant, sa langue endiablée,
L'a rendu Roudoudou où elle est passée...

Au coeur de sa Barbe à Papa, il s'est lové,
Son joli Diamant, il a trop excité,
Elle a craqué comme un Marron Glacé,
Il est resté Nougat avec sa Bêtise... toujours trop pressé.

(10/2009) © Régis Batrel

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7 février 2009 6 07 /02 /février /2009 06:45

La guigne...

Non, je n'ai pas la banane !
J'ai appuyé sur le champignon,
Peur de faire chou blanc,
Ai glissé sur une peau de banane,
Ai cru manger les pissenlits par les racines !

Non, je n'étais pas bourré comme un coing !
J'ai la cerise, la guigne, c'est tout...
Peut-être un peu cornichon, courge,
Depuis, j'ai la tête comme une citrouille...

J'en avais gros sur la patate,
Compter les fèves, faire le poireau :
Me prends-tu pour une bonne poire ?
As-tu un coeur d'artichaut ?

Tu peux te fendre la pêche,
En t'attendant, j'ai pris une prune !
Ma fraise a, en plus, mis une châtaigne
A l'aubergine qui lui a pris le chou !

Un vrai navet... pas de blé, pas d'oseille,
Pas de radis, essayant de ménager chèvre et chou,
Quand je lui ai raconté des salades,
Elle est devenue rouge comme une tomate !

Je lui ai dit de se presser le citron,
C'est comme des dattes, elle était à la noix,
Sa collègue, grande comme une asperge, a ramené sa fraise,
Et je lui ai répondu de s'occuper de ses oignons...

Au début, mi-figue mi-raisin,
J'allais rapidement devenir chocolat !
La seconde a poussé comme une échalote,
Yeux amande, teint abricot, elle m'a offert une prune !

Ah, elle m'a soigné aux petits oignons,
Pas question de couper la poire en deux !
Pour moi, les carottes sont cuites :
Ma prime ne mettra pas de beurre dans les épinards !

Alors, pour tes deux heures de retard mon chou,
Comprends que j'en ai gros sur la patate,
Que j'ai l'impression de compter pour des prunes,
C'est la fin des haricots, je te suce la poire, et bye bye...

(02/2009) © Régis Batrel

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18 décembre 2008 4 18 /12 /décembre /2008 06:45

Conseil marin

Tranquillement, le sable je foulais,
Habit bleu marbré et pinces serrées,
Au grand Conseil je me rendais,
Jour bien choisi : grande marée...

Lors de mon périple aquatique, j'ai croisé
Kanya la civelle, la crevette B.secret,
Corinne l'étoile, la langouste Véro,
Charlie la coque, Liedich le couteau,
Tab le requin, Nettoue la murène,
L'huître Véro, la moule Marleyne,
Katherine la pieuvre, Lmvie la sardine,
Réjane la praire, l'étrille Satine...

La raie L'Innocente assurait la présidence,
Ordre du jour : " vote par l'assistance
Du meilleur moyen de se venger
Des hommes qui ne pensent qu'à nous manger ! "

Tab se marre, ne se sent point concerné,
Katherine se tortille, tentacules levés,
Corinne et Nettoue se gaussent comme des folles,
Mais la présidente lève son dard : " il faut mettre un bémol ! "

Liedich se dit que, bien enterré dans le sable,
Bien malin sera celui qui l'aura sur table !
Lmvie, se déplaçant avec sa famille en banc,
S'est resserrée près de son ami le flétan...

L'heure est grave, Véro s'est refermée,
Sa perle, elle doute de la terminer ;
Marleyne, à son habitude, baille aux corneilles,
B.Secret parle à Charlie, à l'oreille ;
Kanya se faufile entre les pattes de Satine,
Moi, homard au grand coeur, je pense à Véro, ma langouste divine...

L'Innocente étale sa voilure avec majesté,
Puis, d'une voie criarde, affirme avec autorité :
" Poissons, cétacés, et chers crustacés,
Si vous n'avez, pour ce Conseil, si peu d'intérêt,
Sachez que les hommes, toujours aux aguets,
Finiront un jour par vous prendre dans leurs filets,
Et là, vous pourrez bien pleurnicher,
Dans leurs assiettes, ils vont vous bouffer ! "

Le récif devint soudain immobile,
Stellamaris le dauphin s'était pris dans un fil !
Fil d'acier laissé par des pêcheurs,
Il se débattit pendant des heures...
Sous nos yeux de passifs spectateurs,
La vie nous sembla, tout-à-coup, un bonheur !

La raie leva la séance,
Elle observa notre silence,
Et comprit que son assistance
Avait saisi la survie, et son importance.

Je repartis avec ma langouste préférée,
Dans un rocher, nous nous sommes terrés,
Nous vécûmes tant de marées heureuses
Qu'à Stella, chaque soir, nous chantions une berceuse.

(12/2008) © Régis Batrel

NB : tout personnage aquatique est fictif. Toutes ressemblances avec des êtres marins existants, ou ayant existés, seraient fortuites. En cas de litige, seul le Tribunal de l'Anse de la Baie du Mont Saint-Michel, présidé par l'Enchanteur, est compétent.

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26 novembre 2008 3 26 /11 /novembre /2008 06:45

Le lait des vieillards

Clairet, moret, jaune ou paillet,

Ta robe justifie ta couleur et ton intensité ;

Balsamique, banane, cassis ou boisé,

Ainsi se déterminera ton bouquet ;

Amour, velours, boutehors ou paulée,

Aujourd'hui, on va te célébrer ;

Bercy, bordée, ribote ou engolé,

Trop de toi, on va se soûler...

Rothschild, Clicquot, Moët ou Pérignon,

De toi, en ont fait le renom ;

Chambertin, Margaux, Lafite ou Vouvray,

De grands noms, des crus classés ;

Ayze, Bellet, Cheverny ou Estaing,

Méconnus, et pourtant, de grands vins ;

Brie, Clamecy, Queyssac ou Chenôve,

Disparus, ne sont plus en alcôves...

De tous temps, de tous lieux, on t'a vénéré,

Gilgamesh et Dionysos-Bacchus les premiers ;

Sauveur des âmes et consolateur des coeurs,

Une peuplade d'artistes t'a mis à l'honneur ;

En ces temps anciens, tu apportais la vigueur,

Aujourd'hui, tu sembles porter malheur !

Ta noblesse exprime un plaisir de vivre,

Qui le restera, si, de toi, on ne s'enivre !

(11/2008) © Régis Batrel

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11 novembre 2008 2 11 /11 /novembre /2008 12:43

Un autre temps...

Quand des bonbons Jacques Brel offrait,
Que "Mistral gagnant" Renaud encensait,
J'habitais une petite ville ornaise
Où, souvenirs d'enfant, j'en suis fort aise,
J'aimais pousser la porte d'une boutique
Qui, d'apparences, n'avait rien de féerique !

Véritable caverne d'Ali Baba,
Où "Y'a bon" vantait Banania,
Où rougissait ma langue de fraises Tagada,
Où "le plaisir de se rafraîchir" se nommait Coca-Cola,
Où "chlorophyll" d'Hollywood n'avait pas d'E,
Où les poules fermières exposaient leurs oeufs,
Où les Kub Maggi parfumaient les potages,
Où Ricard et Pernod n'étaient pas de mon âge,
Où "la vache qui rit" était notre fromage,
Où caramels et Carambars niquaient nos plombages...

En ce lieu magique d'un autre âge,
Beaucoup de vieilleries sur les étalages :
Les biscuits Lu pour le petit écolier,
La moutarde Maille qui piquait le nez,
Le Malabar et la bulle à gonfler,
Des "forces neuves" avec Mars, la barre chocolatée,
La glace Miko et son bon chocolat glacé,
La tablette Milka et son lait concentré,
La crème Nivéa avec ses bienfaits,
La lessive Omo pour tout nettoyer,
La bouteille d'Orangina qu'il fallait secouer,
Le goût salé de l'eau minérale Perrier,
Le chocolat Poulain pour le petit déjeuner,
La chicorée Leroux pour mettre dans le café,
La Blédine pour nourrir les bébés,
Les chocos BN pour notre goûter...

Dans ce commerce aux airs surannés,
Où mouches mortes côtoyaient araignées,
Une vieille dame aux cheveux blancs
Offrait toujours, avec un ton charmant,
Un roudoudou ou un Mistral gagnant
A la naturelle politesse d'un enfant...

Rivalisant d'âge avec sa boutique,
La commerçante au regard angélique
Proposait des produits aux dates dépassées,
Des légumes et des fruits souvent périmés,
Mais les yeux écarquillés de l'enfant que j'étais
N'ont retenu que toutes ces merveilles exposées.

Dans l'indifférence, au regard de la société,
Mamy Jeanne, un jour, nous a quittés,
Ses trésors et son commerce ont été rasés,
Dans nos coeurs d'enfants, elle est restée...

(11/2008) © Régis Batrel

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31 octobre 2008 5 31 /10 /octobre /2008 17:38

Piments du désir

Dans mon philtre d'Amour, je préparerai la cannelle,
Le puira-puama rompra les défaillances sexuelles,
Bois bandé et yohimbine donneront des nuits blanches,
De bouillon safrané, ne sera plus une oie blanche,
Câpres et clous de girofle offriront leurs vertus,
De vanille croquée, performances sans retenue...

Parfum cardamome aux effluves enivrantes,
Cumin mélangé pour venue trop pressante,
Genièvre et muscade pour stimuler le désir,
Moutarde et miel pour accentuer le plaisir,
Gingembre et ginseng pour éveiller les ardeurs,
Piment et poivre, l'envoûtement à l'honneur...

Asperge phallique pour exciter l'imagination,
Céleri et oignon pour être à l'unisson,
Ail et artichaut pour augmenter la vigueur,
Truffe diabolique pour une note de chaleur,
Coriandre, fenouil et marjolaine du jardin,
Sauge et pavot pour devenir coquin...

Anis, basilic et menthe pour le parfum,
Ananas et grenade, breuvages divins,
Sarriette et réglisse pour la virilité,
Pomme déshabillée, origine de la sexualité,
Avocat et figue, symboles masculins,
Abricot velouté, puisque sexe féminin...

Arec, cola et coco pour le voyage,
Noisette, noix et pistache pour l'affinage,
Datura et jusquiame pour l'ivresse,
Mandragone et ortie pour relation perverse,
Chanvre et coeur piqué pour halluciner,
Lotus, myrte et rose pour leurs beautés...

Je caresserai vos papilles de cette décoction,
Ajouterai cacao, lait d'ânesse et passion,
Sans oublier ma gelée royale, mon miel,
Absinthe et Dionysos se mêleront au cocktail,
Après huîtres, caviar et crustacés,
Je vous guiderai vers les bras de Morphée...

(10/2008) © Régis Batrel

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28 octobre 2008 2 28 /10 /octobre /2008 13:43

Farandole de caseus

Si l'ami de Chambertin n'habite pas la brousse,
Il bûche cependant, beaufort, autun même,
Pour devenir, caprice des Dieux,
L'angelot bleu aux yeux de sa belle des champs !

Je vais donc vous comté l'histoire d'un curé Nantais...

Au pic du vieux Chaillol, tulipe noire extra vieille à la main,
Il féta, grand montagnard averti,
Tous les Saint-Félicien, Just, Laurent,
Nectaire, Paulin, et même Maure de Touraine !

Avec un brin d'Amour, de briques et de pavés d'Auge,
Il construisit un carré sur un brin de paille,
Et ce trou du cru devint une pierre dorée...

Avec sa cervelle de Canut, ce petit Bayard
Aurait-il, roquefort soit-il,
Sans avoir lu un tome des Bauges,
En ce vieux pané, créé ce coeur de Neufchâtel ?

Metton que l'on peut y croire !

Déjà, à Rocamadour, le petit montagnard
Aux cheveux poivre d'âne, armé d'une raclette
Et d'un ramequin, avait conçu,
Aidé de ses chèvres, le fameux fromage de curé,
A l'arôme au vin blanc, et présenté sur une feuille de Dreux.

A l'origine, ce gratte paille trouva
Au sol une dent de chat, celle-ci,
Sans explication, lui rappela, non pas le boursin
En forme de bouton, mais plutôt
La boule des Moines !

S'il avait croisé un petit gris de Lille
Sur les graviers du Guiers, peut-être
Aurait-il fait la boulette de la Pierre-qui-Vire ?

Las de ne pouvoir prier
Les Saint-Florentin et Marcellin,
Il se retira à la Trappe d'Echourgnac.

(10/2008) © Régis Batrel

Soulignés : les noms de fromages (du latin caseus).

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15 octobre 2008 3 15 /10 /octobre /2008 15:18

Diamant noir

Xocolatl issu d'une cabosse,
Symbole de volupté et souvenir de gosse,
Excitant les ardeurs de Vénus,
Nourriture des Dieux à l'heure de l'Angélus.

Ineffables délices : une invitation,
Objet de gourmandises : une satisfaction...
Luxe et douceur : caractère sensuel,
Arôme et saveur : magie sensorielle...

Marron, éberlué, ou dépité,
Je suis chocolat !
Naïf, ou crédule enjoué,
Je fais le chocolat !

Je fais un acte égoïste, c'est bon pour le moral,
Je déguste mon pêché, rien de plus normal !

Et comme je ne suis pas bleu pâle chocolat,
Fondant ou en barres, je ne m'en priverai pas !

(10/2008) © Régis Batrel

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