Tu m'uses, me grignotes, me ronges,
Tu m'aspires comme une éponge ;
Tu passes, me lasses, trépasses,
Tu m'emprisonnes dans ta nasse...
Tu me décortiques, m'écosses, m'égrènes,
Tu me prends tout sans haine ;
Tu avances, recules, restes mobile,
Tu me pièges avec cette idylle...
Tu érodes, détruis, me ternis,
Tu rends mate ma peau vernie ;
Tu picores, insatiable, ma vie,
Tu me donnes l'espoir de survie...
Tu défies, te dualises, affrontes,
Tu t'arrêtes sans prévenir, et sans honte ;
Tu défiles, files, à grande vitesse,
Tu te plais à rogner ma jeunesse...
Ton compte à rebours me file les chocottes,
J'aimerais ne pas devenir une loque ;
Alors, je vis chaque seconde, chaque heure,
Mon existence n'est peut-être qu'un leurre !
(07/2009) © Régis Batrel