Un avocat disait d'un peintre anglais
Qu'il buvait absinthe, chartreuse, et perroquet ;
L'impérial artiste, roi de la bouteille,
Expliquait user d'anis pour créer ses merveilles...
Olive, de ses pinceaux, peignait le printemps,
Sa palette de verts étalait bonheurs et tourments ;
Poireaux, pommes, et épinards voyaient le jour,
Les yeux amande de Jade l'observaient toujours...
Assise sur le gazon, émeraude en collier,
Elle appréciait l'empire qu'il lui avait donné ;
Sous l'imposant tilleul, de lichen tapissé,
Kakis et limes attendaient d'être utilisés...
Chevalet sur l'herbe, naissait l'opaline,
Le maître es véronèse ne voulait de sanguines ;
Menthe à l'eau et pistaches en apéritif,
Prés et prairies en vision : univers festif...
Son passé militaire lui rappelait les mélèzes,
Au pied des sapins, sa vessie se mettait à l'aise ;
Il aurait vu des chromes s'il avait été mousse,
Sauge, machalite et sinople ne lui donnaient pas la frousse...
Alors il continuait avec céladon et prasin,
Jouait des nuances glauque et smaragdin ;
Il savait qu'il n'était pas une mante religieuse,
Que ses poils de soie ne tuaient pas telles des ravisseuses.
(08/2010) © Régis Batrel
En VERT, les différentes nuances de VERT.