4 janvier 2010
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Face à la mer, assis sur un rocher,
Il fait une analyse, rêve de son passé ;
Les mouettes planent, gueulent comme des tarées,
Il se love dans son monde, fouille dans ses casiers...
Son enfance rurale, très floue, cernée de blés,
S'est déroulée en absence du verbe " aimer " ;
Sa chevelure rousse, qu'il n'a jamais pu sacquer,
Viendra, jusqu'à l'adolescence, le perturber...
Sa toison devenue châtain, il pourra vérifier,
Qu'auprès des jeunes filles, il a un franc succès ;
Alors, il collectionne, comme pour se venger,
Il déborde d'Amour, à prendre, et à donner...
Très tôt, en costard, il ira vaillamment travailler,
Autodidacte, il prendra maintes responsabilités ;
Il sera "risque tout ", se mettra en danger,
Chûtera, se relevera, osera des défis relever...
Son fils calmera sa fougue endiablée,
Il se posera, pendant quelques années ;
Engrangeant petit à petit les soucis financiers,
Il divorcera de celle qu'il n'a pas épousée...
Seul, il élévera son tendre bambin adoré,
Deviendra, de plus en plus, un bosseur acharné ;
De femme en femme, il cherchera sa dulcinée,
Sachant, qu'au fond, il ne voulait s'engager...
Son petit a grandi, logiquement, l'a quitté,
Crises aidant, plusieurs fois, il fut licencié ;
L'Amour l'a pris, puis s'est envolé,
Difficile de comprendre le sexe opposé...
Son passé est lourd d'expériences sulfureuses,
Son sérieux sera-t-il compris par une Amoureuse ?
Le bilan est riche d'un parcours professionnel,
Saura-t-on encore lui donner l'étincelle ?
Le clapotis des flots chante à ses oreilles,
Le soleil roussit l'horizon en vermeil ;
Il n'est pas si nostalgique de son passé,
Mais se demande ce que l'Avenir va lui réserver...
Il a le vague à l'âme, cul posé, face à la mer,
Son esprit surfe de lames sucrées en amères ;
Son coeur immense vogue, inerte, aux yeux des passants,
Il se dit que ce Monde est beaucoup trop décevant...
Puis, son spleen s'écrase contre les falaises,
Ses deux petits-fils raniment ses braises ;
Il se rappelle que son fils bien-aimé
Ne saurait, sans lui, sa vie continuer...
Alors, il noie ses pleurs en sourires,
Etrangle ses angoisses en rires,
Positive ses noires pensées,
Et n'encre plus que des mots rosés.
(01/2010) © Régis Batrel